Loi fondamentale et République : le mariage de la carpe et du lapin ?
Voilà plus de trente ans que la France tente d’écrire une histoire institutionnelle qui tienne la route sur le “caillou”.
Après trois référendums, un Accord de Nouméa qui s’étiole, des indépendantistes qui s’obstinent, et des loyalistes qui s’accrochent, l’ État jongle avec le paradoxe républicain : comment marier la carpe et le lapin ?
Car il faut être honnête : imaginer une loi fondamentale pour la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre d’une République « une et indivisible », relève d’une acrobatie juridique à faire pâlir d’envie les constitutionnalistes du Conseil d’État.
Un tel “machin” aurait dit un certain Général aurait comme conséquences immédiates l’instabilité parlementaire, la méfiance, et la lassitude des Calédoniens.
Alors qui peut croire qu’un tel bricolage calmera les tensions ? Apparemment seul le pouvoir central. Il espère sans doute que, par fatigue ou réalisme, les Calédoniens finiront par accepter un statut intermédiaire, ni totalement français, ni totalement indépendant.
Pourtant derrière le vernis juridique, une réalité demeure : la Nouvelle-Calédonie veut écrire son propre destin mosaïque et la République tente d’imposer un cadre juste et légal.
Hélas, entre ces deux logiques, il y a un gouffre.
Ainsi l’idée d’un statut sur mesure est donc avancée, ni tout à fait français, ni vraiment autonome.
La Loi fondamentale pour exercer la compétence des compétences, s’inscrit dans cette logique…mais n’est-elle pas finalement une “fausse bonne idée”, tel un mariage forcé qui préfigure un divorce annoncé ?
Alexandre Rosada 17 mars 2025