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Gel du corps électoral : symptôme d’une République fracturée

Dans la République française, fière de son indivisibilité, un territoire vit sous un régime électoral à part : la Nouvelle-Calédonie où le gel du corps électoral, instauré par les accords politiques, a figé dans le marbre une citoyenneté différenciée.
Une citoyenneté à deux vitesses.

Officiellement, c’était pour préserver la paix, reconnaître un peuple premier, offrir aux Kanak un temps de rattrapage historique…et depuis 2003 l’Etat français ferme les yeux.
Il parle de paix, de compromis, de respect des identités, mais tolère un système qui trie ses électeurs.

En fait il parle de paix, de compromis, de respect des identités, car il redoute le chaos.

Pourtant voilà des citoyens de plein droit relégués au rang d’observateurs silencieux, exclus du grand théâtre démocratique, parce qu’ils ont eu le malheur de débarquer après la date sacrée.
On appelle cela pudiquement « gel », mais c’est un apartheid électoral.
Une distinction d’exclusion qui ne dit pas son nom, sous prétexte d’équilibre historique.

Alors de quel peuple Calédonien parle-t-on ?
Le peuple des urnes gelées ou l’ensemble du peuple vivant : celui de la rue, du marché, des écoles, des entreprises ?
À quoi sert de proclamer la République « une et indivisible » si, dans ses marges, elle entretient et filtre des statuts particuliers qui excluent, figent, séparent ?

A ce stade, le dégel n’est pas une option, mais un impératif pour renouer avec les principes universels.
Il est grand temps de rappeler que la citoyenneté n’est pas un privilège tribal ou un totem coutumier.

C’est un droit, inaliénable, qui ne se gèle pas, qui ne se négocie pas.
À moins de renoncer à la République tout court.

Alexandre Rosada 12 mai 2025

Alexandre Remo ROSADA

Écrivain et Journaliste.

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