L’EXPÉRIENCE DE LA PRÉSENCE
Et si nous devions traverser notre propre nuit pour trouver, enfin, la lumière ?
La lumière de notre cœur, qui brule sans jamais nous blesser, comme un guide pour atteindre un lieu où nous nous sentons transformé. Par ce phénomène, de foi et de raison, nos sens s’animent. Par ce contact établi, nous nous ouvrons à une dimension infinie. Elle nous fait prendre conscience de sa présence et nous sentons que cette expérience spirituelle, n’est jamais une certitude, car rien n’est mesurable dans ce transport. Nous cherchons en vain un visage, mais nous n’en voyons pas la figuration, comme jamais nous ne pourrons prononcer le nom ineffable.
Ainsi nous restons seuls, cherchant toujours cet éclairage.
Sa vision est désormais l’intuition fulgurante d’une réalité. Le feu de sa flamme d’amour, nous demande d’allumer la lampe de notre âme.
Hors du temps, inlassablement, nous procédons tous à notre manière, de la condition divine car nous sommes tous illuminés de l’intérieur.
Aimer et être aimé ! En ce nom je ne trouve qu’amour, de la couleur du bien, qui m’appelle de la plus belle des façons.
Sur ce chemin, parmi les humains, je poursuis mes épreuves, contre des myriades de lueurs qui m’aident à susciter ma route. Je suis tel un mendiant, qui cherche en lui cette créature, et la flamme du principe, pour autant que cette créature laisse s’accomplir en moi sa part de révélation. Je m’enfonce et je pénètre un peu plus, dans l’épaisseur des forêts de signes et de mystères. Je sens qu’il faut que j’atteigne l’entendement de ma pensée pour écrire comment j’ai trouvé en moi cette histoire de passion. C’est ainsi que le mendiant que je suis, écrit ce que vous lisez, car la créature par le souffle de ses paroles, a trouvé sa place en moi.
Désormais, humilité il me faut prendre pour avancer, avec amour-agapè et confiance.
Je vois se refléter dans le miroir tendu vers moi, une forme de salut par la connaissance, une image de mon âme anéantie, réduite à sa simplicité initiale, c’est-à-dire au néant par rapport à l’absolu de la divinité. Je suis devenu cette goutte d’eau dans un océan de l’infini et de l’éternité au service de ce que veut et désire l’amour de Lui à travers moi.
Je suis un dieu et ce dieu est amour, et mon âme est ce dieu par condition d’amour.
Saint Jean nous le rappelle, le propre de ce dieu est amour et le propre de l’homme est raisonnable…mais à quel jeu se livrent ces deux puissances, que sont raison et amour ? Si l’âme est esclave de la raison, l’affranchissement de l’âme par l’amour, me procure liberté et dignité. Mon âme est soudain devenue, épouse et amie de l’amour et non plus domestique de la raison.
Je me sens enrichit de l’expérience de la présence.
Même seul, je perçois maintenant, une présence, et si personne n’est là, si je ne vois rien, si je n’entends rien, paix et douceur de vivre, sont cette présence.
Mon âme absorbée dans l’amour spirituel, me rapproche maintenant de la nature originelle de l’homme avant sa chute. Il ne s’agit pas ici de mysticisme, ni d’assouvissement d’instincts mais d’effort de spiritualité afin de retrouver mon essence primitive et son fondement.
Mon trésor se trouve là où il y a le plus d’amour, je vis désormais dans l’aisance du fluide de cette source qui vit en moi. La liberté retrouvée, c’est ce passage qui me conduit à ma racine. Elle habite mon corps, mon esprit et mon âme sans me consumer, tel le buisson ardent.
Je suis transfiguré par ce contact avec le divin amour.
Pureté, rigueur, luminosité, bouleversement et ardeur voilà ce que procure pour moi cette expérience de la présence.
Alexandre Rosada © décembre 2020
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