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La Présence des Américains en Nouvelle Calédonie (1942-1946)
Dans la première partie de son émission Alexandre ROSADA nous fait revivre cette arrivée soudaine du 12 Mars 1942.
Une dizaine de navires de transports de troupes, avec des bâtiments de Guerre entraient à 6h du matin dans la passe de Boulari.
Immédiatement 18 000 hommes débarquèrent sur les quais et dans les rues de Nouméa afin de prendre position sur le Caillou.
La mission du Général Patch était d’occuper et de protéger la Calédonie, face à l’expansionnisme de l’ennemi Japonais.
« Il y avait un plan d’invasion très précis » nous expliqueront, Paul Jean Stahl, éditeur et Max Shekelton, collectionneur. « Les nippons voulaient couper les voies de communication entre l’Australie et les ports américains et s’emparer du Caillou ».
Nous analysons ensuite l’état des lieux des forces politiques en Calédonie au moment de cette arrivée Américaine. D’un côté l’amiral d’Argenlieu, émissaire de De Gaulle représente l’autorité de la France Libre. De l’autre le Gouverneur Sautot et le Général américain Alexander Patch.
Jean Yves Regnault, historien et spécialiste du Gaullisme dans le Pacifique, nous éclaire sur les tensions entre D’Argenlieu et Sautot attaché à l’évolution statutaire du Pays. A cela s’ajoutait la pression américaine et la peur pour De Gaulle de perdre à la faveur de la guerre,
les territoires du Pacifique (Nouvelle Calédonie, Polynésie Française et Wallis et Futuna).
Dans la deuxième partie de notre magazine nous évoquons la transformation de la Calédonie en gigantesque base arrière pour gagner la guerre du Pacifique.
18 mille hommes se dispersent à Nouméa qui en comptait 11 mille à l’époque. « On n’avait jamais vu ça » nous dit Henry Daly, retraité aujourd’hui disparu.
La baie des citrons et les collines de Nouméa étaient devenues des camps de toiles explique Max Shekelton. Les officiers étaient logés chez les Calédoniens. On construisit plusieurs pistes d’aviations et notamment à la Plaine des Gaïacs nous raconte, Alphonse Poiwi, de la tribu de Oua Tom. Ce témoin aujourd’hui disparu avait même vu arriver les avions chasseurs et les B’52 !! Il nous le raconte…
Puis nous abordons le développement économique de la Calédonie suite à cette arrivée massive d’hommes, qu’il fallut nourrir, loger et blanchir…!
Les ingénieurs agronomes américains sillonnèrent le pays. On « dopa » l’élevage et l’agriculture. Les américains fournirent aussi du matériel et des semences aux broussards Calédoniens afin de produire en quantité, car il fallait faire vivre cette armée de défense !
Nous continuons en abordant la rencontre humaine entre Calédoniens et Américains.
Ismet Kurtovitch, alors directeur des Archives de la Calédonie, nous explique que les « réquisitions » ont alourdit le travail forcé des mélanésiens dans le contexte de l’indigénat. Puis il évoque la question des « salaires » à deux vitesses. La ségrégation au sein des bataillons américains est aussi précisée par Paul Jean Stahl et Fote Trolue.
Autre temps forts de l’émission, des souvenirs de « copains américains » en coups de chasses sont racontés par Alphonse Poiwi.
Nous terminons par le mode de vie des Américains. Ils ont fortement influencés les Calédoniens. Le Rhum, et le Coca Cola qui furent consommés sur des airs de musique jazz de Glenn Miller…ont aboutis parfois à des mariages mixtes sans oublier les soirées au cinéma « Drive in » en plein air au pont des français.
Au final, 130 000 hommes et femmes (Américains et Néo-Zélandais) passèrent sur le Caillou. En tout, 1 200 000 soldats américains connurent la Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui il reste la nostalgie de la présence américaine. Et quelques mariages mixtes qui ont fait descendances…
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