Du Verbe fait Chair

Du Verbe fait Chair

“Au commencement était le verbe et le verbe s’est fait chair” nous dit Jean, l’apôtre le plus aimé de tous dans le prologue de son évangile.

Mais comment ce passage s’est il effectué ? A quel moment l’esprit de la création a-t-il pénétré la matière de nos corps ?
Car, durant toutes nos vies terrestres, traversant ces paysages lumineux baignés du verbe de la création, le chemin pour le découvrir est infini.
Percer ce mystère, à y regarder de prés, nous semble pourtant possible.
Microcosme tiré du macrocosme, nous savons rester humbles devant le spectacle de l’univers, et ne l’admirons qu’en proportion de notre faiblesse au regard de son immensité.
Exposés à la lumière extérieure du soleil issu du germe des étoiles, nous-mêmes constitué de feu, d’air, d’eau, et de glaise nous savons que nous sommes simples poussières qui redeviendront poussières.

Alors que nous reste-t-il pour ressentir ces fragments d’univers ? Notre allié et notre force est notre esprit créé de la vibration initiale du verbe.
Car nous sommes issu du néant en cette forme coagulée, créé par ce qui est en haut relié à ce qui est en bas, en une seule et même chose doté de discernement sur la voie de la connaissance.

Ainsi l’action du verbe fait chair demeure un grand mystère car d’aucun n’a pu en lever le voile en  dépit des discours millénaires  sur Dieu ou sur les Dieux. Le pont qui nous fait aller du fini de notre corps à l’infini du corps du monde n’a jamais été franchit.
Pourtant pénétrer le sens et la profondeur de ce mystère est possible. Observons par exemple,  la mutation  d’une pierre brute vers une pierre cubique, comparé à notre propre organisation physique et spirituelle, il est clair que la connaissance nous donne ce supplément d’âme pour progresser.

Car en nous tout est à la fois, ordre contre chaos, tout est en mouvement et en devenir, tout est à faire et presque fini. Le passage du verbe à la chair nous transcende et nous interroge sur nous,  notre corps, et que l’on soit homme ou femme.
D’ailleurs au-delà des dogmes chrétiens, sans provocation stérile, nous savons qu’au centre de  l’essence du logos cohabitent ces deux genres.

Depuis Adam androgyne primitif, cumulant les deux états intégralement  masculin et féminin, pourquoi refuser la présence de la femme ?
Cette pensée et cette hypothèse, nombre de chercheurs savants hermétistes l’ont défendu affirmant que la trinité est “in fine” une quaternité, soit un quatrième pilier féminin, qui s’additionne aux trois autres, ceux du père du fils et du Saint-Esprit.

A cet effet relisons les textes essentiels, entendons ce que  Dieu après la chute,  dit à Adam et à Eve  : “La semence de la femme brisera la tête du serpent”
Il ne parlait pas de la semence de l’homme.

Il poursuivait : “L’homme possède l’esprit du feu et la femme possède l’esprit de l’eau, or au commencement il faut donner à l’esprit de feu une compagne, afin que celle-ci, l’initie à l’Amour”

Ainsi Eve est bien la femme « hors de l’homme ».
Depuis sa naissance avec la séparation des sexes elle nous la connaissons sous les traits de la Vierge Marie,  passage du verbe créateur à sa propre chair, elle est la mère de tous les vivants.
Elle nous donne à croire en l’espérance et au salut de l’incarnation de l’humanité.

De fait le verbe fait chair n’est rien d’autre que nous, hommes ou femmes porteurs de la transcendance du logos, laissant éclore notre immanence en recherche de la parole perdue.

Alexandre Rosada @JAN-2024

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