Le chevalier maçonnique, en particulier, s’efforce de bâtir son temple intérieur, miroir de l’harmonie universelle.
Chaque pas qu’il fait, comme le serment qu’il prononce, est un acte de foi en l’homme et en sa capacité à s’élever vers la lumière. C’est cette quête spirituelle qui fait de lui non seulement un guerrier, mais un bâtisseur du sublime.
Son éthique s’enracine dans une tension constante entre le bien et le mal. Il ne combat pas seulement des ennemis extérieurs, mais affronte aussi ses propres ténèbres intérieures. Sa quête est celle de l’équilibre : choisir le bien, non par simple obéissance, mais par un discernement éclairé.
Son engagement est de défendre la justice, à servir sans attendre de retour, et à protéger les plus vulnérables. Un chevalier vit avec exigence, où l’honneur prime sur l’intérêt, et où chaque acte s’inscrit dans une quête de perfection morale.
Sa lame est le prolongement de son âme, non pas pour conquérir, mais pour élever. Fidèle aux valeurs de fraternité et de vérité, il accepte le doute comme un outil de progrès et refuse les dogmes qui enferment. Le mal, omniprésent, est une tentation qui teste sa foi en la justice et en l’amour. Un véritable chevalier, tel Emerek, ne prétend pas être parfait ; il accepte sa condition humaine, faillible, mais aspire sans relâche à s’élever. Être un homme vrai en toutes occasions et circonstances. Dans ses choix, il cherche non pas la gloire, mais la vérité. Ainsi, il marche, humble et résolu, conscient de ses ombres, sur une voie où chaque geste devient une prière pour la lumière.
Symbolisme du 11e degré.
Le degré de Sublime Chevalier Élu est considéré comme le sommet des degrés précédents selon le Rituel du REAA : Y sont admis “les élus les plus instruits méritants par leur zèle, leur ferveur et leur constance ”Le nom de Sublime Chevalier Elu en atteste : « Emerek » ,un homme vrai en toute circonstance ou « Excellent Emeth » qui signifie en Hébreu homme vrai en toutes occasions.
“Vrai” car ancien maître élu des quinze il est reconnu comme ayant une “conduite sans reproches”.
Avec ce grade nous vivons une séquence éthique essentielle dans la progression initiatique. Elle vise a forger une maturité spirituelle et morale avant d’accéder aux degrés philosophiques et administratifs..
Ainsi, dans la structure du Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), le 11e degré, marque une étape clé dans l’apprentissage de la justice et de la responsabilité.
Alors que les degrés précédents notamment le 9e, Maître Élu des Neuf, et le 10e, Illustre Élu des Quinze initient à des notions de vengeance divine et de réparation des torts, le 11e introduit une justice éclairée et équitable, mêlant rigueur morale et compassion dans une dimension universelle telle que symbolisée par le GADLU. Ce grade, le 11e, prépare le maçon à aborder les idéaux philosophiques des grades suivants, comme le 14e degré (Grand Élu Parfait et Sublime), en le plaçant face à des responsabilités plus vastes. L’éthique du 11e degré appelle le chevalier à agir en tant que garant des droits humains et artisan d’un monde plus juste.
Nous voici dans une éthique de transition :
1. de l’intérieur vers l’extérieur
Le 11e degré impose une introspection constante pour renforcer la cohérence entre les valeurs intérieures du maçon et ses actions dans le monde extérieur. « Emerek » connait ses ombres mais agit en être lumineux.
Sa conscience morale est de dépasser l’orgueil, la rancune ou la vengeance pour embrasser une justice divine.
Son action dans le monde est d’agir comme un arbitre et un modèle, incarnant l’idéal chevaleresque auprès de ses frères et de la société.
2. vers la spiritualité des degrés supérieurs
Le 11e degré prépare également à une vision élevée de la justice et de l’éthique, qui seront explorées dans d’autres grades.
Au 14e degré, la justice devient une science sacrée, permettant d’unir les lois terrestres aux principes spirituels.
Aux degrés philosophiques (16e et au-delà), la quête de justice s’élargit à une compréhension plus globale de l’ordre cosmique et du rôle de l’humanité dans ce cadre.
Tableau de Loge
En somme, le Sublime Chevalier Élu est appelé à être un guide éclairé, un protecteur de l’ordre et un serviteur dévoué du Bien.
Si on regarde sur le Tableau du 11e degré, il est plein d’enseignements, pour en pénétrer la science et la portée morale.
Ces symboles « jouent ensemble » pour faire sens et nous en apprendre davantage du 11e degré :
« L’urne » est celle dans laquelle Salomon fait déposer le cœur d’Hiram. Elle révèle l’affection et le respect portée au maître disparu, digne d’estime et de respect dans son souvenir.
« La balance » symbolise la justice envers nos FF et rappelle que l’on doit peser nos actes pour être un « Emerek ».
« L’épée » est une marque d’honneur et de distinction, elle nous aide à remplir notre obligation contractée, elle est arme pour dissuader, et non forcément combattre. Elle favorise le discernement avant toute action.
« La clé » nous dit de garder dans le cœur les secrets communiqués tel un dépôt sacré.
« La charité zélée » symbolisée par les cœurs enflammés est celle que l’on doit à ses FF tout comme la vertu.
« La croix » : comporte 5 lettres C.K.E.S.A : Civi pour s’agenouiller (devant le GADLU) Ky pour se relever (et mériter la distinction que notre zèle et travail ont mérité ) E pour Emerek, S de Salomon et A pour Adonaï.
« Le Mausolée » d’Hiram : c’est le monument à la mémoire d’Hiram voulu par Salomon pour se souvenir de ses connaissances, de ses vertus, et de sa conduite irréprochable.
« Les lettres IHS »: I pour l’initiale de Jeovah H pour Hiram et S pour Stolkin qui découvrit le corps d’Hiram.
« La lettre X » : pour le mot hébreu Xincheu signifiant le siège de l’âme.
« L’Arche d’Alliance » : où siègent les tables de la Loi.
Ces symboles nous invitent évidemment à chercher l’idée cachée au cœur de chacun d’entre eux.
Vécut ensemble ils contribuent è ce que le Sublime chevalier Élu puisse devenir Emerek.
Rappelons enfin que Le Sublime Chevalier Élu est reçu en loge avec “un compas en main gauche , les pointes appuyées sur le cœur pour unir esprit et intelligence dans son chemin. Une épée nue est tenue en main droite en marque d’honneur et de distinction pour remplir l’obligation solennelle qu’il vient de contracter sinon mon corps sera tranché par son parjure.
Conclusion :
L’éthique du Sublime Chevalier Élu repose sur un équilibre délicat entre rigueur morale, compassion et quête spirituelle.
Cette transition marque le passage d’une justice punitive à une justice transcendante, préparant le franc-maçon à devenir un véritable artisan de l’harmonie divine.
Degré mal connu, le 11e degré, est le seul pour lequel il y a l’idée de récompense, nous dit Pierre de Croisa dans un de ses ouvrages, » récompense, qu’il faut interpréter dans son sens étymologique de « re-compensare »,
qui signifie « re-compenser » ce qui ne l’était plus, « remettre en place » ou « remettre en balance » les deux plateaux d’un équilibre rompu.
Ainsi le rituel de ce grade peux mieux être compris et prendre tout son sens.
Alexandre Rosada @décembre 2024
Ci-joint : vidéo illustrant l’ouvrage de l’auteur paru chez l’Harmattan « La loi du Monde »
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2 Commentaires
A very well written article about the 11th Degree.
Thank you very much for your comment. Ethical attitude is essential in everyday behavior. It is the message of this article too. Merci.
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