Laisser parler son Cœur
Ecouter son cœur afin d’obéir à son roi. Ecouter son pardon et en être digne.
Il s’agit maintenant de comprendre le sens et la portée d’être pleinement soi-même, afin de travailler à sa perfection.
Pour moi l’objectif est évident, me libérer de ce qui ne m’appartient pas, l’ignorance et le fanatisme. Et si la raison est utile un temps, elle ne procure « que » connaissance et intelligence.
Alors, il faut aller plus loin et rechercher la parole, l’écouter, l’utiliser par l’intuition et le sentiment, en clair laisser parler son cœur. Il faut me semble-t-il, traduire cet enjeu de l’émotion, transmutée et métabolisée en langage, certes parfois désordonné, mais toujours concernant.
Etre à l’écoute de mon cœur, libérer ma voix intérieure en la dominant, pour enfin me sentir libre, de penser, d’agir, c’est-à-dire « être qui je suis ».
Tel un chevalier errant en quête d’aventure, je suis guidé par l’esprit divin.
L’errance est une voie pour lire les traces qui donnent ses couleurs à toute destinée sur les voies de l’amour.
Oui, je veux vivre en amour, vivre en gloire d’humain, pour montrer la puissance de ma présence à la vie cosmique, et faire partie, humblement, de la création. M’accorder au cosmos, tel est mon enjeu.
Avec un tel bagage et cette nouvelle prise de conscience, je suis rempli d’allégresse et je sais qu’en écoutant cette voix de vérité je ne ferais plus fausse route.
Ce que je vivais comme des déchirements intérieurs, je peux le mettre en harmonie et cicatriser mes blessures, me rendre moins vulnérable, en somme.
Par cette nouvelle lumière je peux devenir Un, et réaliser l’Unité en moi.
Nous humains, savons qu’au-delà du sombre et des tourments, rayonne la lumière de l’esprit du principe.
Ainsi, alors que paraissait l’étoile du matin, ma route devenait celle de la recherche, de nouvelles vérités.
Il fallait cependant que je m’abandonne à la réflexion.
Mon cœur purifié de toute haine devait se mettre en ordre avec l’univers. Je devais investir la voie spirituelle, pour exprimer cette harmonie tant attendue.
Lentement j’élevais mon regard, faisant le silence intérieur, je me laissais pénétrer par la présence immatérielle de mon confident bienveillant, mon miroir intérieur, celui dont j’ai besoin.
Il était minuit et près de la grotte, la fontaine ruisselait toujours. Je m’assis sous un rai de lumière et repris un à un les événements passés.
Pour retrouver les assassins du Grand Sage, un étranger inconnu m’avait mis sur le chemin.
Cette sorte d’ange planté au cœur d’un arbre feuillu, m’avait soufflé quelques mots qui me semblaient énigmatiques. Je me souviens que mon ami Azael, me disait qu’il faut toujours chercher l’idée derrière le symbole.
Je compris qu’il me fallait prendre conscience de la transgression de la matière pour diriger mon esprit vers un plan spirituel.
Plus encore la diversité de mes ressentis, réunis par la parole d’or, me permettait d’accéder au coffre de mon cœur renfermant le plan.
Dans la cité où nous sommes, plusieurs principes cohabitent et au-dessus de tous, le « Spiritus Mundi », le monde spirituel de la tradition.
Accompagné de ce principe nous exprimons notre voix unique, et rayonnons de notre propre lumière.
Une lumière abstraite et pourtant visible, au travers de deux luminaires, le soleil et la lune, projection de notre propre esprit et de notre propre cœur.
Equivalence et complémentarité, l’un préside le jour, l’autre la nuit. Le soleil reste celui qui éclaire et la lune celle qui réfléchit. Leurs forces s’harmonisent.
De cette découverte je peux désormais, interroger le ciel sur ses promesses. Ainsi je m’aperçois que je parle au moment où tout le monde est muet. La parole peut naître et faire vivre le céleste par l’intermédiaire de mon cœur.
Expulsé, hors de ma propre matrice je poursuis ma destinée sur ce fondement très saint.
Désormais je sais que capter les énergies de l’invisible devient possible. Ainsi, non comme un devin, ni comme la pythie de Delphes, mais en toute humanité, la découverte des mots sacrés me permet « d’être ».
Tout est ainsi mené à son terme. Je vois désormais clairement la haine et je comprends l’amour de la sagesse. Je me réjouis d’être devenu ce que je suis.
Mon parler me distingue, et je reste en paix face aux disputes. L’esprit de la discorde ne mérite que soucis. J’aime plaire aux bons et j’aime leur compagnie.
Le calme et la sérénité du devoir accompli m’obligent.
Au-dessus de moi brille la voûte étoilée.
Une étoile y brille plus intensément.
Après ce songe, je me levai tel un nouvel individu. J’avais le sentiment en laissant parler mon cœur, d’avoir trouvé la Sophia, la sagesse, en humble humain, promis à sa finitude.
Cette proximité spirituelle rendait possible mon perfectionnement.
Cela fait de moi, un homme vrai, en toute circonstance.
Alexandre Rosada © septembre 2020
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