Pourquoi cette envie irrépressible de vouloir connaitre les petits ou les grands mystères de la vie ?
D’où me vient ce sentiment de vouloir m’ajuster au cosmos pour dépasser l’idée de la mort et devenir fragment d’éternité ?
Depuis des millénaires me semble-t-il, avant même que la science décide de gouverner la pensée, à défaut de dominer le monde, nous, humains cherchons à connaître la vérité sur ce qui nous dépasse.
De tout époque, l’homme a été et demeure « l’animal métaphysique », qui se pose constamment les questions : qui sommes nous, d’où venons nous, et où allons nous ?
Il est un fait, qu’au fil du temps, notre condition humaine a pris très vite conscience, que le monde est logos, c’est à dire, logique, merveilleusement bien organisé et rationnel, mais également
qu’il est plus important de connaitre ce qui nous manque, plutôt qu’admirer ce que nous possédons.
Et ce qui nous manque c’est le Theion, c’est-à-dire le divin. Ainsi le « mystère est ce que l’on n’aura jamais fini de comprendre »selon Saint Augustin.
Rappelons nous que notre esprit, a toujours été nourri de croyances et de religions.
Depuis le védisme Hindou, l’alliance d’Abraham avec Yahvé, la destruction du premier Temple de Salomon incendié par l’armée de Nabuchodonosor.
Depuis les Sumériens, les Égyptiens, puis les mythes grecs de Platon et de Socrate, sans oublier l’ancienne Loi, et le Christianisme qui en majorité, nous concerne, avec sa doctrine du nouveau testament.
Mais si la spiritualité fut longtemps religieuse, qu’en est il, de nos jours, pour chacun de nous au fond de son intériorité vis à vis de ce « Theion » ce divin ou bien ce principe supérieur, qui nous anime ?
Un principe mystérieux, car inconnaissable, dans son ensemble.
Le définir ou bien, le nommer, serait le réduire à une dimension humaine, et de fait le désacraliser.
Ce principe, il est universel par essence. Il n’exprime aucun parti pris religieux ou philosophique.
Et parce que nous humains, affirmons notre engagement en spiritualité, nous trouvons notre place selon l’angle que nous choisissons, dans la grande organisation cosmique.
C’est un état d’esprit, qui ne peut, que nous élever, au-dessus de la condition animale. Une aspiration à s’élever spirituellement, en un mouvement complémentaire, en libre détermination, et dans la pratique privée de nos convictions.
Au 21e siècle alors que la post modernité fait irruption dans la société, que le sens régresse en oubliant sa tradition, perdu dans la médiocrité des réseaux sociaux, noyé dans le seul
projet du consumérisme virtuel, et mondialisé. Il faut se souvenir que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain, comme l’indique Luc dans son évangile, mais d’une aspiration commune à aller chercher sur la voie de la connaissance,
car « seul les aveugles se perdent aux choses matérielles. Ils ne saisissent pas, que seul l’invisible est le réel ».
Notre spiritualité est donc, pour moi, ce chemin non négociable de clairvoyance et de discernement, que j’ai choisi d’emprunter en toute liberté de conscience.
Ma règle d’obéissance est simple : vaincre le mal par le bien, faire régner le cosmos à la place du chaos, maîtriser mes passions
et en toute humilité, en sagesse et en harmonie, construire avec mon prochain un quotidien et un avenir basé sur l’amour-agapè.
Alors, inversement, comment apprendre de la vie, sans ouvrir en nous de nouvelles portes, et sans allumer l’intelligence de notre cœur lové dans notre voûte sacrée ?
Impossible pari selon moi ! Car nous avons besoin, d’une spiritualité vivante, ouverte sur la tradition, en accord avec ce principe, ce Theion dont je parlais précédemment.
Cette confiance, (du latin con fides : confiance) c’est cette spiritualité, en quelque chose, ou en quelqu’un. A commencer par nous-mêmes.
La spiritualité en notre perfectibilité, en l’espérance dans notre quête, nous permet de devenir ces messagers, parcourant le monde tel des évangélistes dotés de la bonne
parole de notre Tradition. D’humble postulant profane en errance, d’exilé en soi, nous nous transcendons par la spiritualité !
Nous livrons le bon combat, celui d’’accueillir l’esprit de lumière, pour faire rayonner en immanence notre propre part de dieu.
Le mystère de la foi en nous, rends possible cette possibilité de devenir son propre Dieu.
Cette capacité à rejoindre symboliquement par la transmission et le partage, une communauté humaine engagée dans la recherche de la vie bonne.
Ainsi unis, ensemble, en quête de spiritualité, animés par notre quête en nous et en l’autre, nous faisons jaillir les étincelles, nous allumons les lumières intérieures.
Ceux qui écoutent avec le cœur, reçoivent dans celui-ci, le feu ardent de la spiritualité.
Un grand initié, au péril de sa vie, disait « on n’allume point une lampe pour la mettre sous le boisseau,
mais sur un chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison »
Ici et maintenant, pour chacun d’entre nous, la question reste totalement ouverte : peut-on vivre sans spiritualité ?
© Alexandre Rosada – septembre 2020
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