Quand la ligne éditoriale déraille.
La ligne éditoriale est l’ADN d’un média public ou privé, écrit, parlé ou TV.
C’est elle qui choisit ce qu’on montre, ce qu’on tait, et surtout comment on raconte. Et quand on respecte la déontologie, cette ligne devrait être un fil d’équilibre, non une laisse idéologique. Car aujourd’hui, trop de rédactions ont troqué leur boussole journalistique pour le compas moral des prêts à penser orientés et partisans…c’est tellement plus facile !
Derrière les micros, on récite au lieu d’interroger. On relaie au lieu d’enquêter. Le journalisme devient prêchi-prêcha au lieu de veille critique. À force de confondre neutralité et docilité, ces médias deviennent les bulletins officiels d’une pensée unique et dominante qui s’ignore.
Les exemples sont légions et criants : des émeutes en Nouvelle-Calédonie aux réunions dans les hôtels de luxe métropolitains. On assiste au défilé de reporters qui ne disent rien de ce que l’on ne sait déjà ! En revanche on tait les enjeux et les mises en perspectives, qui sont les fondamentaux du métier. On donne la parole aux militants, sans équilibre, un son de cloche suffit pour ces médias acquis à leur cause première : celle de fossoyeur de l’information ! Bref on théorise, on excuse, on édulcore. C’est un traitement biaisé, univoque, qui oublie qu’un journaliste n’est ni militant ni sociologue, mais un témoin neutre et honnête de son temps.
Plus généralement ici et ailleurs, ce genre de couverture trahit une orientation : celle de médias privés ou publics qui ne cherchent plus la complexité des faits, mais leur conformité à une vision idéalisée du monde. Ceux là se reconnaîtront qui invitent les inutiles, les toxiques, les copains, sans discernement ni conscience.
Il m’est avis que l’information noble ne doit pas caresser les idéologies : elle doit les confronter à la réalité et faire émerger un sens critique.
Alexandre Rosada juillet 2025
