Quand la Calédonie devient un marchepied électoral
Alors que les tensions ravivent les plaies d’un archipel déjà éprouvé, les partis politiques nationaux se bousculent au chevet d’une Nouvelle-Calédonie qu’ils connaissent mal, mais qu’ils exploitent bien.
Malgré lui le Caillou est devenu le décor d’un théâtre national où se succèdent, comme des pèlerins électoralistes, les représentants des partis politiques parisiens, de gauche comme de droite. De LFI au RN, des LR à Renaissance.
Surjouant la compassion, il débarquent pour délivrer leur Véritas à coups de tweets bien sentis, et de communiqués calibrés pour les chaînes d’info et les médias d’opinions, de Mediapart au Monde sans oublier le Figaro ou Libération.
Mais qui sont-ils vraiment ces élus pour prétendre comprendre ce que vit le peuple calédonien ? Que savent ils des nuits sans sommeil à cause des pillages, du racisme latent dans les regards, du silence pesant entre voisins, des douleurs tues dans les familles métisses ?
Ils parlent d’ordre républicain, de refondation du pacte social, de respect des équilibres. Mais leurs discours sont souvent vides de chair, loin des réalités du terrain. Derrière leurs envolées lyriques, c’est surtout une pré- campagne qui s’esquisse, présidentielle pour les uns, législative pour les autres où la Calédonie devient prétexte, alibi, levier.
Certes oui le peuple veut être sauvé, mais surtout entendu. Il ne réclame pas des porte-drapeaux de fortune, mais des bâtisseurs de ponts. Il appelle à écouter enfin sa voix, celle qui a dit 3 fois non à l’indépendance et oui au dégel du corps électoral.
Ce pays ne se résoudra ni à coups de lois d’exception ni de blah-blah juridique, et ni de visites éclairs, mais par une compréhension intime de ce qu’il vit, de ce qu’il endure, et de ce qu’il espère encore, malgré tout.
Alexandre Rosada mai 2025.