Zoubert Adinani, une mémoire de Mayotte

Zoubert Adinani, une mémoire de Mayotte

adinani

Dans cette émission REGARDS présentée et préparée par Alexandre Rosada, nous vous invitons à une rencontre avec une mémoire politique et religieuse de Mayotte,
celle de Zoubert Adinani un des hommes qui se battit pour que Mayotte reste française dans les années 67 à 75.
Notre invité est à la fois un homme politique et religieux.
Politique car il s’est engagé pour que son pays reste fidèle à la France, et religieux car en sa qualité de
dignitaire respecté et écouté, Zoubert Adinani vient d’être désigné pour organiser et fédérer l’Islam à Mayotte afin de l’ancrer sereinement et solidement dans la république laïque.
…mais sans plus attendre nous partons avec un reportage de terrain, à Combani écouter une première partie de
son récit de vie.
Nous abordons sa carrière administrative et politique. « J’ai commencé en 1962 et j’ai été affecté à Anjouan.
Je travaillais à la Justice, mais je voyais les gens revendiquer, ça me touchait beaucoup.
Il n’y avait pas de raisons que l’on abandonne tout et que l’on tranfère tout ce qu’il y avait à Mayotte
aux Grandes Comores.
J’ai donc commencé à militer en 1963.
Mes compagnons de luttes s’appelaient Adrien Giraud, Younoussa Bamana, Marcel Henry.Chacun avait son caractère mais l’objectif était commun. La ligne de fond c’était la France.
Sentait-on déjà l’indépendance dans ces années là ? Oui on le savait car l’autonomie interne c’est l’antichambre de l’indépendance.On faisait des formations accélérées, c’était la demande de l’autorité comorienne. C’était une époque difficile poursuit Zoubert Adinani, une époque d’injustices, de représailles, de persécutions, de condamnations, de licenciements abusifs, d’affectations injustifiées. C’était une période très difficile.

Vient alors l’évocation de la personnalité d’Ahmed Abdallah, le président.
Quel homme était il ? Un homme d’affaires répond Zoubert Adinani. Très dynamique, il aimait les affaires, il achetait tout.
C’était un grand propriétaire terrien. Il possédait plus de 300 hectares à Mayotte mais aussi à Anjouan et en Grande Comores.
Il aimait s’enrichir.
Mais quel était son jeu politique à Paris?
Il connaissait des gens et chaque fois il cherchait à étouffer les revendications mahoraises.
Nous n’avions pas de parlementaires Mahorais juste des députés des Comores. Les parlementaires qui siégeaient
au Sénat et à l’Assemblée étaient des Anjouannais et des Grands Comoriens pas des Mahorais.
Aviez vous des relais au sein du gouvernement ? Oui nous avions eu Messmer en 72 qui avait fait des déclarations en notre faveur, nous avions des amis comme Alain Poher au Sénat, et en 75 Jacques Chirac avait déposé aussi une proposition de loi.
Zoubert Adinani poursuit cette évocation historique avec les événements à Mayotte, échauffourées, les référendums, et la déclaration unilatérale de l’indépendance. Un reportage en dresse la chronologie.
Nous revenons en plateau pour évoquer ces moments qui ont marqués la mémoire du pays.

L’émission continue a évoquer les grandes dates de la vie de Zoubert Adinani. Ainsi son action au sein de SMIAM pendant plus de vingt ans est illustrée d’un reportage. Puis nous évoquons la déchirure entre MPM et MDM, un nouveau reportage montre les divergences entres des hommes dont les combats furent incessants pour le bien de Mayotte.
Zoubert Adinani lance un message d’espoir en faveur d’une réconciliation toujours possible.

Notre émission se termine par l’évocation du sacré dans la vie de Zoubert Adinani.
La religion est dans mon sang dit-il je suis né avec.
Il évoque cette mission actuelle qui est de fédérer les associations religieuses, les écoles coraniques, les madrassas, de Mayotte pour sauvegarder les acquis dit il. Pour former des imams, moderniser écoles et mosquées, afin que tout les musulmans de Mayotte parlent d’une seule voix auprès de l’administration et dans le Conseil Représentatif des Musulmans de France.
Mon rôle est de réconcilier. Une mission d’espoir termine Zoubert Adinani, dont devraient s’inspirer les politiques de Mayotte dans les années à venir pour faire gagner Mayotte au sein de la République.

« Je suis de Tsingoni, commence-t-il, c’est mon village natal. J’ai acheté un terrain depuis 1979 et j’habite ici depuis 1994…c’est calme, j’y ai mon jardin, ma famille. Lorsque j’ai été choisit par les gens de ma commune comme Maire j’ai décidé de m’impliquer ».

Sous la véranda de sa maison nous continuons à écouter son récit de vie.
« ça c’est mon père, nous raconte-t-il en nous montrant une photo. Il était cadi, c’était un agriculteur il partageait son temps entre la campagne et la mosquée. J’ai 5 frères et 2 sœurs de la même mère ajoute t il.
Ma vie d’enfant était difficile, c’était la misère, nous n’avions pas de bourses, mon père n’était pas riche. Je me souviens en 1959 de mes études à Madagascar, lorsque je faisais le voyage de Majunga à Tananarive c’était très long, conclue t il.

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