Le Devoir d’Espérer…
Et si nous étions unis quelques soient nos horizons culturels pour travailler à l’amélioration constante de la condition humaine, en faveur du progrès de l’homme et de la société ?
Sortir du scepticisme et des antagonismes.
Construire par-delà les différences de nos vêtements qui couvrent nos corps, et de nos langages insuffisants.
Comprendre nos usages et nos lois imparfaites, accepter nos opinions insensées et nos origines disproportionnées, voilà des grandes nuances qui nous distinguent entre humains, mais qui pourtant ne doivent jamais être des marqueurs de haine et de persécution.
Hommes et Femmes d’ici ou d’ailleurs nous appartenons tous à la même humanité, et nous recherchons tous la Paix…or, ailleurs ou ici, tout reste encore à faire pour notre histoire commune Calédonienne.
Et c’est parce que nous avons en commun cette diversité que nous touchons à l’universel.
La force de nos mémoires, de nos rites nous offrent un enracinement pour ressentir, partager et vivre ensemble.
Avec nos bagages culturels, nos us et coutumes, nos traditions, nos croyances et nos espérances, par-delà ce qui nous clive et nous rends distant, nous aspirons
tous au même élan, celui de vivre en paix, en stabilité et en sérénité. Un désir commun à vouloir en somme, plus d’égalité des chances et de droits, davantage de fraternité et de liberté.
Ainsi au XXIème siècle, le peuple multiculturel Calédonien-Kanak-Asiatiques-Océanien-Métropolitain ne part pas de rien ! L’histoire courte mais dense d’un avenir en commun continue de s’écrire chaque jour.
Pourtant il faut s’interroger en permanence sur ce qui met en danger cette capacité à vivre ensemble par-delà nous différences.
Si le ferment de la laïcité reste le ciment de nos vies, par l’école ou encore par la liberté de penser, de croire ou ne pas croire.
Notre affaire à tous est de ne pas tomber dans le piège des discordes, tendu par les polémistes et leurs extrêmes, qui consistent à stigmatiser l’autre comme son ennemi.
En vérité la peur de cet autre est la peur de soi-même, or le repli sur soi ne peut conduire qu’à l’exclusion.
Alors ne faut-il pas nous attaquer aux racines de nos divisions ? Cesser les communautarismes dévastateurs, qui ne font qu’alimenter des contre-sociétés, vivant entièrement à part des valeurs républicaines ?
Des valeurs républicaines fondatrices, en faveur d’un projet commun, d’égalité entre hommes et femmes, de dignité, de liberté d’expression, et de liberté de conscience.
Faut-il céder à la facilité devant les défis à relever ? Non, car notre dessein est immense, tous ensembles, ici et maintenant en Calédonie.
Ne devons-nous pas rapidement reconquérir l’idée commune de solidarité, recréer les mixités sociales, retisser des liens de fraternité humaines, lutter contre le racisme, et les discriminations positives qui génèrent les ressentiments ?
Le chantier est difficile mais possible. Pourtant à cela s’ajoute le passé colonial dans ce grand-petit pays du bout du monde.
Un passé colonial qui a laissé des traumatismes toujours en suspens dans notre psyché collective, et dans notre manière de voir, et de recevoir l’autre.
Sur cette terre, depuis cette période barbare dont nous parlions précédemment, des enfants et des petits enfants citoyens sont nés, et revisitent leur identité
par un discours postcolonial ou anticolonial. Ceux-là n’ont jamais connu la colonisation contrairement à leurs grands-parents, mais pourtant ces enfants de la République, tombent dans le piège de certains autres, qui utilisent ce discours,
de la haine de la République. Ainsi, il faut savoir refuser ces éléments avec méthodes et rectifier les anachronismes, car cette période douloureuse n’est plus la réalité d’aujourd’hui.
Oui les inégalités perdurent, mais la République avec sa devise cherche inlassablement à gommer et à réparer ceux qui se sentent victimes d’inégalités.
Et si, désormais tout se mélange et s’unit pour aller les uns vers les autres, ne faut-il pas, dès lors, affronter les formes radicales de l’intolérance en rectifiant aussi nos propres insuffisances ?
Avoir le courage d’ouvrir un grand livre d’espoir, dont les pages seraient celles d’un nouveau contrat social ? Un livre que nous écririons tous ensemble à plusieurs mains et plusieurs voix…
Ce sursaut citoyen et ce réveil autour de nos valeurs républicaines, passe bien évidemment par la laïcité, car seule la laïcité peut instaurer la coexistence organique de toutes les familles de pensée, de toutes les religions,
même de celles qui ne croient pas en elle. L’école serait aussi au cœur de ce projet de renaissance. L’enseignement, ce creuset de nos valeurs interculturelles est notre trésor collectif.
A l’école s’ajoute également le mouvement associatif, autre pilier de notre société.
Ces groupements d’hommes et de femmes sont des acteurs, des relais qui forgent un temps de vie, afin de partager nos valeurs. Sportives, culturelles, artistiques, linguistiques, numériques, environnementales,
elles renforcent le désir d’entreprendre, stimulent la volonté, et fait éclore le vivre ensemble sans le fracturer.
Ainsi ce devoir d’espérer nous le portons tous ensemble, société civile, monde économique, sportif, enseignement, instances politiques, pouvoir judiciaire, en responsabilité, afin d’écrire notre avenir.
Si nous voulons faire peuple, c’est en apprenant de chacun d’entre nous dans la diversité de nos droits et de nos devoirs.
Société plurielle et non communautaire, faisons bloc pour atteindre notre propre universalité dans les valeurs de la République.
Notre combat est devant nous, c’est un défi exaltant, et il nous oblige….
Alexandre Rosada © novembre 2020
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