La loi du Monde…

La Loi du Monde

Que restera-t-il de ce voyage ?
Une série de livres lus et aimés, pensait il une liste d’écrits philosophiques, sublimes, bons ou médiocres, parcourus parfois,
à la hâte mais toujours médités et qui l’ont mené sur sa route toujours bordée de gemmes, tel ces fragments de météorites, aux arêtes aiguës comme des idées ?

Plus que jamais il s’identifiait à ces pierres brutes car comme elles, d’un seul bloc. Il n’aimait pas le flou ni les bavures de l’ignorance humaine.
Peut-être intransigeant mais toujours juste dans sa démarche transversale de l’universelle humanité, le jeune philosophe créé de limon devenu boue puis roche cherchait inlassablement hors des apparences extérieures l’unité de l’or caché dans la matière.
Dans sa quête Il avait su donner du temps au temps afin de découvrir ce qui serait pour lui au centre de toutes choses, exactement comme ces minéraux régnants seuls dans un monde d’avant
où l’homme ne figurait pas.

Car il fallait bien naître dans cette terre, là où le feu, l’air et l’eau avaient pris place, et Xeandre à l’image de ces rocs ignés, antédiluviens, teintés d’ocre, de fer, de chrome ou de nickel était également ce vivant composé de ces fragments d’étoiles devenu témoin de lui-même par ce lent brassage intérieur.
Sur le chemin de sa destinée il prenait souvent en mains ces cailloux de granit ou de marbre composé de basalte strié ou veiné formant une création visuelle.
A leurs contacts il aimait aussi se réchauffer, et parfois même les écouter ou en saisir la vibration en les posant délicatement sur ses joues ou prés de ses oreilles.
Il n’entendait rien sauf de temps à autre pensait-il, l’écho des millénaires faisant résonner les paroles premières venus d’âges lointains et communicant dans la rencontre des esprits.
Ainsi Xeandre pénétrait pensait il progressivement dans 
le royaume, relâchant en silence ses minéraux au sol pour les laisser achever leur existence.
A ce moment-là, il lui semblait percevoir le bruit d’un nom à peine prononcé, mais il pensait dans son acquiescement profond, qu’il lui fallait poursuivre son voyage.


…à suivre !

Illustrations Alexandre Rosada

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