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Parler vrai ou parler fort ?

 Le Maillet et la Plume – Alexandre Rosada 

 

« Le mensonge n’est qu’une vérité qui a peur. »  Camus

Dans l’arène politique, on ne parle plus : on aboie. Chacun veut avoir raison, personne ne cherche la vérité.
L’art oratoire, jadis maître du discernement, est devenu un concours de décibels.
Parler fort suffit, croire juste n’importe plus. La République, ainsi, s’étourdit dans son propre vacarme.

Mais la Vérité : la grande, celle qui ne s’impose pas mais s’imprime dans les consciences n’a jamais besoin de hurler.
Elle s’avance nue, comme Hiram au cœur du Temple, portant le Verbe que nul ne peut posséder.
Parler vrai, c’est risquer le silence, c’est oser déplaire, c’est dire ce qui dérange quand tout le monde flatte.

Les apprentis du pouvoir, eux, ont perdu le mot juste.
Le maillet de la raison leur échappe, et la loge publique n’est plus qu’un théâtre où les égos se heurtent sans lumière.
Pourtant, le franc-maçon le sait : le Verbe est sacré, et la Parole se mérite.

« Le mensonge n’est qu’une vérité qui a peur », écrivait Camus.
Oui, peur de la clarté, peur de la responsabilité, peur du jugement du peuple éclairé. Parler vrai, c’est rendre la parole à l’homme libre. Parler fort, c’est vouloir dominer le silence des autres.

Dans un monde où le bruit tient lieu de pensée, il est temps de redonner au mot sa force initiatique : non pour convaincre, mais pour éveiller.
Parce qu’au fond, la Vérité n’a qu’une voix, celle de la lumière qui se tait pour mieux rayonner.

Alexandre Remo ROSADA

Écrivain et Journaliste.

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